Pyramide des niveaux logiques

Tout ce que vous devriez savoir à propos des Niveaux Logiques

La pyramide des Niveaux Neuro-Logiques de Robert Dilts est certainement un des modèles phares de la PNL que tout coach devrait connaître. Pourtant, s’il est enseigné dans la plupart des académies de coaching, la plupart des coaches ne se sentent pas du tout à l’aise de l’utiliser et peu en exploitent la véritable puissance.

Pour cette raison, lors du confinement, je me suis lancée le petit challenge d’animer un atelier online de 2 heures sur ce sujet. En moins d’une journée, les 25 places que j’avais proposées ont été réservées, et devant tant d’engouement, j’ai fini par animer quatre ateliers sur ce sujet. L’enquête que j’ai menée auprès de la centaine de participants a révélé que moins de 10 % des personnes qui avaient appris ce modèle se sentaient à l’aise pour l’utiliser.

De quoi s’agit-il et à quoi cela sert-il ?

Mais pour pouvoir en parler, commençons pas rappeler à quoi cela sert. Une logique de changement s’exerce à différents niveaux qui se superposent depuis le niveau infrapersonnel (environnement, comportement, capacités), jusqu’aux remises en question les plus profondes, le sens ultime de notre vie (niveau transpersonnel). Donc, du plus simple au plus complexe, du plus externe au plus profond. Ce modèle sert à démêler le plat de spaghetti (= le problème) et à déterminer où intervenir.

Savoir à quel niveau intervenir

Ce modèle servirait donc avant tout à savoir à quel(s) niveau(x) se situe(nt) la ou les causes du problème et donc à quel niveau intervenir comme coach/guide ou acteur de changement.

En effet, un même symptôme peut trouver sa source à plusieurs niveaux, et intervenir au mauvais niveau rendrait vos efforts inutiles.

Prenons un exemple concret que tout le monde comprend. Imaginons un adolescent qui est en échec en math à l’école.

La cause pourrait se situer au niveau :

  • De l’environnement, si pas exemple la classe est trop bruyante, si le prof est absent ou si l’élève n’a pas d’espace pour travailler… On parle ici de causes extérieures à lui.
  • Du comportement, si par exemple l’élève n’écoute pas en classe, ne fait pas ses devoirs… pas besoin de plus d’explications, vous l’aurez compris, c’est évidemment la première chose à laquelle on pense.
  • Des capacités, si l’ado n’a pas la bonne méthode de travail, s’il ne sait pas comment s’y prendre pour réussir, ou s’il lui manque des compétences de base indispensables. Cela signifie que même s’il écoute en classe, s’évertue à travailler… les résultats ne suivront pas.

Avec ces 3 niveaux du bas de la pyramide, on parle de choses concrètes, mais le problème pourraient aussi se situer à un niveau plus personnel ou intrapsychique comme au niveau :

  • Des croyances, si l’adolescent pense qu’il est nul en math, ou que la prof le déteste ou que les maths ne servent à rien… ou encore au niveau des valeurs, si par exemple il est beaucoup plus important pour lui de rester le rigolo de la classe que l’intello dont tout le monde se moque (ce qui signifierait que sa valeur « intégration sociale » est plus haute que sa valeur « travail »).
  • De l’identité, s’il se définit comme sportif plutôt que comme intello.
  • Enfin, le dernier niveau, le niveau transpersonnel ou spirituel ou encore le niveau du sens détermine en quelque sorte dans quel système plus grand que soi cela s’inscrit ; quelle est la cause pour laquelle l’adolescent aurait envie de déployer son énergie ? En d’autres termes, pour quoi et pour qui d’autre que lui serait-il prêt à se battre ? Si par exemple il rêve d’un monde plus équitable et écologique et désire donc devenir bio-ingénieur, il pourrait dépasser toutes ses croyances et ses peurs et mobiliser les ressources nécessaires pour réussir.

Bien entendu, les causes peuvent se situer à plusieurs niveaux et les niveaux supérieurs influencent grandement les niveaux inférieurs. Croire que la prof nous déteste et va de toute façon nous mettre en échec n’aide pas à se motiver à travailler.

En contrepartie, envisager la résolution du problème au niveau du comportement alors que les niveaux supérieurs sont impliqués est vain et peu durable. C’est sans doute pour cela que les régimes ne fonctionnent pas et que j’ai beau avoir lu énormément de livres traitant de diététique, je me bats toujours avec mon poids 😉

 

Comment utiliser ce modèle ?

Il y a de nombreuses manières d’utiliser ce modèle : de manière explicite ou implicite, en individuel ou en collectif, debout avec des ancrages spatiaux ou de manière conversationnelle, en passant pas tous les niveaux ou pas…

Personnellement, je vous conseille, face à tout problème, de toujours vous poser la question du niveau où se situe le problème et d’intervenir au niveau juste au-dessus. Cela vous évitera beaucoup de travail inutile. Par exemple la recherche d’un meilleur équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle se situe au niveau de l’identité. Il va falloir rechercher au niveau Transpersonnel ce qui est vraiment important pour la personne afin de l’aider à débloquer ce dilemme.  Travailler sur une meilleure gestion du temps sera probablement vain et/ou non durable.

En dehors de cette utilisation du modèle comme outil de diagnostic, j’aime particulièrement commencer par l’environnement, monter chaque niveau jusqu’en haut et puis redescendre tous les niveaux et c’est comme cela que la plupart des coaches ont appris à l’utiliser.

Pourtant malgré cela beaucoup de coaches ne se sentent pas du tout à l’aise dans leur accompagnement.

 

Les problèmes les plus fréquemment rencontrés

  • Le coach essaye de résoudre les problèmes rencontrés à la montée. Par exemple, recadrer les croyances… alors que la puissance du modèle réside dans la fait de se connecter à un niveau supérieur et c’est cette motivation qui va permettre de diminuer la portée des croyances à la redescente.
  • Le coach n’arrive pas à poser les questions des niveaux identitaire et transpersonnel de manière à ce que la personne trouve les réponses en elle.
  • Le coach n’arrive pas à redescendre et à refaire le lien entre les niveaux supérieurs et la situation problématique.

Où se situe la véritable puissance du modèle ?

Vous l’avez peut-être remarqué, le modèle comporte 2 côtés, l’ego et l’âme. Tout l’art réside dans le fait de trouver le bon équilibre entre l’âme qui représente la connexion profonde à un système plus large que soi, au champ, à la terre, à l’univers, à ceux qu’on aime… d’une part, et un ego sain qui va tout autant nous motiver à nous dépasser. En effet, il est sain de se faire du bien, de désirer devenir la meilleure version de soi-même, de faire tout pour être fier de soi.

Si vous souhaitez vraiment exploiter la puissance de ce modèle, il est important de prendre en compte ces 2 dimensions.

 

6 choses à savoir et à faire pour l’utiliser efficacement

  1. Même si le problème est vaste, il faut partir d’une situation concrète bien contextualisée. Par exemple, je souhaite avoir une discussion avec mon chef pour lui demander une augmentation 😉
  2. Il est impératif de créer le Contenant COACH tel que Robert l’appelle avant de commencer. C’est à dire de guider son explorateur et se guider vers un état interne propice qui combine Centrage, Ouverture, esprit Alerte, Connexion à soi et à plus vaste, se mettre dans une énergie d’Hospitalité en étant prêt à accueillir tout ce qui peut arriver comme, pensées, émotions, etc.. Le Contenant COACH signifie que et l’explorateur et le Guide sont dans cet état propice et qu’ils ont établi la connexion entre eux. Essayez, c’est magique ! En se plaçant ainsi sur la même longueur d’onde, vous arriverez à capter bien plus d’informations que ce qui est dit. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article à ce propos sur le blog.
  3. A la montée on pose les questions, mais sans tenter de résoudre les blocages rencontrés. En quelque sorte, on fait un état des lieux de la situation. Le déblocage se fera (miraculeusement) à la redescente.
  4. Il faut utiliser les deux côtés : l’âme et l’égo
    • D’une certaine manière, nous montons dans les niveaux du côté de l’égo avec des questions assez concrètes (où, avec qui, quand – quoi – comment – qu’en penses-tu ?, en quoi c’est important pour toi ? – qui es-tu quand tu fais cela ? – Pour quoi et qui d’autre que toi tu fais cela ?).
    • Arrivés au niveau Transpersonnel, vous commencerez à poser des questions plus métaphoriques comme : « à quoi ressemblerait le monde auquel tu rêves d’appartenir ?» et lui demanderez de laisser venir (et pas de construire mentalement) une image et un geste qui représenteraient ce monde. Même si ces questions font un peu concours « Miss monde », cette étape est cruciale, et cette image et ce geste sont des ancrages indispensables. Cette vision du monde idéal est inatteignable mais permet de donner un sens de la direction à prendre, des causes qui nous touchent.
      Un petit truc : la vision est extérieure à l’explorateur, il n’y a donc pas de verbe, on ne « fait » pas une vision, on la rêve.
    • A partir de ce moment, vous vous retournez (veuillez à rester du même côté de votre explorateur) et entamez la redescente qui sera ainsi beaucoup plus connectée à « l’âme ».
    • Un pas en avant et vous redescendez au niveau de l’identité où vous demanderez : « quelle est la contribution que tu désires apporter à ce monde idéal ? » et lui demander de répondre aussi par une métaphore et un geste. Cette contribution est transversale aux différents rôles que l’on occupe dans la vie, il ne s’agit pas d’un objectif bien défini. Par exemple quelqu’un qui souhaite apporter de l’harmonie dans le monde peut être musicien, peintre, parent, coach, professeur, etc. Son image pourrait être une burette d’huile et son geste un mouvement fluide avec ses mains. Peu importe, et il ne s’agit pas de réfléchir, et de construire cela rationnellement mais de se recentrer et laisser venir ce que son inconscient et son corps expriment. Il s’agit en quelque sorte de sa mission de vie, même si je n’affectionne pas trop ce terme qui met beaucoup trop de pression sur l’explorateur. En tous les cas, il devrait y avoir un verbe dans cette phrase. Alors que la vision du monde idéal est une image statique dont on est dissocié.
  5. A partir de ce moment, il va falloir relier la dimension métaphorique et revenir à la situation concrète sur laquelle on travaille. Ce qui signifie que comme guide, vous devez utiliser les métaphores de votre explorateur dans vos questions. Par exemple en lui demandant au niveau des croyances : « en étant un semeur d’harmonie, que te dis-tu à propos de demander une augmentation à ton chef ? ». Et on continue de la sorte jusqu’en bas. C’est comme si on déversait toujours l’étape précédente dans celle qui suit.
  6. Lorsqu’on revient au niveau de l’environnement, il s’agit de ce qu’en PNL on appelle un « pont vers le futur », en d’autres termes, une mise en situation virtuelle « Tu es maintenant là, à demander une augmentation à ton chef, où es-tu ? quand est-ce que cela se passe, etc. ».

Conclusion

Je vous assure que ce modèle est d’une puissance incroyable et que vous n’avez pas cessé d’en découvrir de nouvelles facettes. Personnellement, je pense qu’il faut avoir vu et pratiqué ce modèle 5 à 6 fois avec des formateurs différents pour en exploiter la richesse. J’espère donc qu’avec ce long article, je vous aurai donné l’envie d’y revenir encore et encore.

J’organise de temps à autre des ateliers virtuels et des sessions de pratiques supervisées en présentiel à ce sujet. Pour en être informés, inscrivez-vous à ma newsletter, suivez-nous sur les réseaux sociaux et visiter mon site.  A tout bientôt j’espère !

Participez à un atelier interactif avec une vraie démo.

Tous les 2 mois environ, nous organisons un atelier pratique autour des Niveaux Logiques. Si vous avez envie de participer à un atelier interactif (8 à 18 personnes max) de 2 heures en ligne dans lequel vous pourrez poser toutes vos questions et vivre une vraie démonstration de l’utilisation de ce modèle en direct, inscrivez-vous au prochain atelier ici

 

Pour en savoir plus sur la PNL et les Niveaux Logiques :

S’inscrire à notre newsletter mensuelle