Modélisation

La modélisation : capacité à apprendre l’excellence des autres, cela vous dit ?

Je suis moi-même surprise d’avoir écrit déjà des dizaines d’articles sur la PNL (Programmation Neuro Linguistique), cette science de l’excellence que j’affectionne particulièrement, et n’avoir jamais écrit sur la modélisation, alors que c’en est l’élément fondateur. Ce mot désigne bien des choses différentes en fonction des métiers et du contexte.

En PNL, ce mot barbare désigne un processus à la fois fort simple et plutôt compliqué.

Mais que signifie exactement la modélisation en PNL ?

En une phrase, c’est le processus qui permet d’observer les comportements de réussite, d’en déterminer les conditions de succès et de les reproduire au mieux.

La modélisation d’un comportement a ainsi pour objet la création d’une carte, ou modèle, pragmatique de ce comportement pour qu’il puisse être transférable à d’autres personnes.

 

enfant modélise adulteC’est en effet très simple, puisqu’il s’agit en fait de la méthode naturelle et innée de l’apprentissage. Tout enfant est un modélisateur. Je veux dire par là qu’il observe, pose des questions et imite, et il recommence jusqu’à obtenir la représentation satisfaisante de ce qu’il tente d’accomplir. Petits, nous étions donc tous de très bons modélisateurs lorsque nous avons appris à marcher, parler, écrire… et pour beaucoup, nous le sommes toujours. Vous en doutez ? Pensez à comment vous faites lorsque vous voulez reproduire la meilleure recette de gâteau au chocolat d’une amie (ou de votre grand-mère).

Mais, cela devient beaucoup plus compliqué quand on tente de modéliser un processus complexe, et parfois inconscient chez la personne qu’on modélise. Comment apprendre à reproduire la créativité de Marie ou la faculté à se faire des amis de Louis ?

Notre faculté à modéliser est évidemment freinée par nos peurs (du ridicule ou de l’échec…) et nos croyances (qu’on y arrivera pas, qu’on n’est pas comme cela… )

La modélisation est véritablement l’élément fondateur de la PNL.

Structure of magic vol 1 et 2Lorsque John Grinder et Richard Bandler ont, il y a 45 ans déjà, modélisé 3 thérapeutes exceptionnels (Virginia Satyr, Frits Pearls et Milton Erikson), ils ont cherché à identifier ce qu’eux trois faisaient différemment des autres. L’objectif était d’en tirer des modèles, des recettes,… qui pourraient ensuite être reproduites par d’autres. En d’autres termes, ils ont observé et traduit en recettes reproductibles leur excellence. Ce sont ces apprentissages qu’ils ont transcrits dans les livres « Structure of Magic vol 1 et 2 ».

Par la suite, bien d’autres personnes exceptionnelles ont été modélisées, et continuent à l’être. Robert Dilts, par exemple, travaille depuis des années à modéliser l’excellence managériale et entrepreneuriale, et plus récemment même l’excellence médicale.

La capacité à modéliser a elle-même été modélisée et s’enseigne dans les formations de Maitre Praticien.

La PNL étant en quelque sorte la science de l’excellence, un de ses objectifs de base consiste à modéliser des capacités spéciales ou exceptionnelles et faire en sorte qu’elles soient transférables à d’autres personnes. C’est cela le cœur de l’art du « COMMENT », la décomposition des stratégies en particules fines et assimilables facilement.

La modélisation repose sur 3 piliers : l’observation, le questionnement et l’imitation.

Tout commence par l’observation. Vous détectez un comportement ou une capacité que vous aimeriez acquérir, commencez par chercher « quelle est la différence qui fait la différence ? ».

OnserverIdéalement, observez plusieurs personnes différentes possédant ce comportement que vous souhaitez modéliser. Observez très finement en quoi c’est différent afin de trouver les éléments discriminants menant au succès. Prenez par exemple les 2 ou 3 meilleurs vendeurs de l’équipe commerciale ou les quelques profs de l’école qui ne se font pas chahuter.

Ensuite, idéalement, si c’est possible, questionnez la personne dont vous souhaitez modéliser le comportement. Demandez-lui comment elle fait, à quoi elle pense, qu’est-ce qu’elle se dit, est-ce qu’elle a des images mentales, qu’est-ce qu’elle ressent, comment elle sait quand elle doit commencer, quand elle doit arrêter… En effet, tout ce qu’il se passe à l’intérieur, les pensées, les sensations, ne sont pas visibles à l’observation. Cette étape n’est pas toujours simple parce que beaucoup de nos talents sont des compétences inconscientes et dès lors on ne sait souvent pas du tout comment on fait. Il va donc falloir l’aider à rendre ses stratégies conscientes si elle veut vous les enseigner.

« Knowledge is only a rumor until it is in the muscles »
(proverbe de Nouvelle Guinée)

La pratiqueEnfin, il n’y a pas d’apprentissage possible sans passer par la case «  pratique ». Vous aurez beau passer des heures à regarder des vidéos sur youtube de bons nageurs, cela ne vous permettra pas de bien nager le crawl.  Si tous les gens qui regardent Top Chef étaient devenus d’excellents cuisiniers en regardant la télévision, cela se saurait !

Il faut donc passer par l’étape de l’imitation, la pénible boucle essai/erreur/essai, et le peaufinage de vos stratégies jusqu’à ce que cela soit satisfaisant, jusqu’à ce que ce soit « dans les muscles ». Vous n’éviterez pas cette phase et tous les découragements que cela génère, vous n’éviterez pas la phase poussive de la compétence consciente avant qu’elle devienne pour vous aussi une compétence inconsciente et naturelle.

 

La modélisation dans la vie de tous les jours.

Croyez-moi, on peut tous réactiver cette capacité innée que nous avons perdue.

Personnellement je me suis appliquée il y a quelques années à modéliser le positivisme que j’admirais chez ma fille Nina et mon amie Boubou. J’avais remarqué leur enthousiasme débordant et leur capacité à passer au-dessus des petites frustrations qui nous plombent.

Je les ai donc soigneusement observées, je leur ai posé des questions et j’ai commencé à adopter progressivement leur manière de penser et de faire. Pour cela, il faut littéralement se mettre dans les chaussures de l’autre, faire comme si vous étiez la personne que vous souhaitez modéliser. Et cela marche !

Pas envie de me leverJ’essaye aussi de modéliser la capacité à garder ses affaires en ordre et à faire 10 min de gym tous les matins de mon mari, mais là, je dois avouer que si j’ai fait des progrès, je ne suis pas encore complètement satisfaite du résultat 😉 Si je parle de cela, c’est parce que cela met en lumière une notion très importante dont je n’ai pas encore parlé : « l’intention positive du comportement à changer » ou « le prix à payer du comportement à adopter ». Le plaisir de paresser 10 min de plus dans mon lit ou de faire de la couture plutôt que trier mes affaires sont, pour moi, sans doute supérieurs aux bénéfices supposés de l’art du rangement.

Enfin, en devenant Master Trainer en PNL, j’ai aussi, bien entendu, modélisé mes enseignants. Faire les démos et les débriefer en même temps comme Judith DeLozier, utiliser l’espace comme Robert Dilts…

Et vous, qu’avez-vous envie de modéliser ?

Vous avez trouvé ? alors allez-y, lancez-vous !

  • imitationCommencez par vous posez la première question : recherchez tous les bénéfices qu’il y a à ne pas changer de comportement. Y a-t-il d’autres moyens d’obtenir ces bénéfices secondaires ? Y a-t-il une objection consciente ou inconsciente à changer ?
  • Ensuite, observez très finement le comportement à adopter. Cherchez, si possible, plusieurs personnes ayant cette capacité.
  • Posez des questions détaillées à vos modèles. Comment font-ils ? qu’est-ce qu’ils se disent ? qu’est-ce qui les motive ? qu’est ce qui déclenche ce comportement ? qu’est-ce qu’ils ressentent ? comment et quand décident-ils que c’est ok comme cela ? … Ne soyez-pas surpris s’ils ne savent pas vous répondre, mais continuez à jouer les investigateurs.
  • Vous avez un max d’éléments ? A vous de jouer : essayez, imitez, corrigez, réessayez, faites comme si vous aviez toujours fait cela, faites comme si vous étiez la personne que vous modélisez, grugez votre mental, continuez en boucle jusqu’à ce que cela devienne naturel.

Et oui, il va falloir passer au-dessus de vos peurs et de vos croyances, mais vous verrez, après quelques succès, elles seront bien plus douces et permissives.

En conclusion

C’est en grande partie pour cela que j’adore la PNL, c’est devenu pour moi une sorte de philosophie de vie et cela me permet de :

  • Ne jamais m’ennuyer, car je suis fascinée par l’analyse de l’excellence.
  • Ne jamais être envieuse, si je veux je peux, même s’il y aura sans doute un prix à payer.
  • Me challenger en permanence, et toujours garder l’envie d’apprendre
  • Et enfin, garder mon âme d’enfant très présente.

 

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