Résillience

Vers un changement de paradigme ?

La crise du Corona vue sous le prisme de la Roue de Hudson

Certains d’entre vous savent que l’accompagnement des transitions de vie est un de mes sujets favoris. J’aime par ailleurs beaucoup le modèle de la roue de Hudson qui illustre bien les deux grands types de changement tels que la Systémique les décrit :

Le changement de type 1 qui est un changement homéostasique, ou une évolution qui ne modifie pas les paramètres du système, et le changement de type 2 qui implique une modification des règles qui régissent le système, on parle alors de changement identitaire ou de changement de paradigme selon que l’on parle d’une personne ou d’un système plus large.

 

Sous l’angle de la PNL, on dirait qu’un changement de type 1 engage les trois premiers niveaux de la pyramide des Niveaux Logiques de Robert Dilts, à savoir : l’environnement, le comportement et les capacités. Les changements de type 2 impliquent quant à eux des modifications aux trois niveaux du haut : les croyances et valeurs, l’identité et le sens.

 

Ces deux grands types de changement se produisent tant au niveau d’un individu qu’au niveau d’un système, d’une organisation. 

Le modèle de la Roue de Hudson, comme tout modèle, est réducteur, mais il permet de structurer son regard et sa pensée. Posons donc notre regard sur la crise planétaire que nous traversons.

 

Cela commence par une rupture : dans le cas présent, l’arrivée de notre cher petit Corona Covid-19.  Toute rupture est suivie d’une période de deuil.

Le deuil est en lui-même un processus qui comporte plusieurs phases (tel que décrit par E. Kûbler Ross).

  • Le déni : « mais, ce n’est qu’une grippe comme une autre », « nous, on est immunisé collectivement », « cela se passe en Chine »,…
  • qui sera suivi par un bouleversement émotionnel avec de la colère, frustration, irritation : « je refuse qu’on touche à ma liberté individuelle » « après tout il n’y a qu’à laisser faire la sélection naturelle » « les conséquences économiques ont trop importantes » etc
  • de la tristesse :« on n’en sortira pas », « tu te rends compte tous ces morts ! », « on va tous faire faillite », « qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça? »
  • certaines tentatives de marchandage: « enfin bon moi je suis en forme, alors pas de problème » « ce n’est pas un jogging de temps en temps », « une heure à la plage »
  • et pour finir par une acceptation « c’est comme cela, je ne peux quand même rien y faire »
  • et plus tard, une intégration « on est tous dans le même bateau » « soyons civiques »..

Actuellement, au cœur de la crise, nous sommes sans doute chacun à des stades différents. Certains sont très en colère, ou désespérés, tandis que d’autres ont accepté la situation et tentent d’en faire quelque chose.

 

Dans le modèle de la Roue de Hudson, après cette période de deuil, vient la phase du Bilan. « Qu’est-ce que j’ai appris? », « qu‘est-ce que je peux en faire? »,…  C’est ici se trouve l’embranchement vers les 2 types de changements.

Alors, changement de type 1 ou changement de type 2 ?

Va-t-on vers un changement de type 1 ? Avec des adaptations à la marge qui vont impliquer des modifications d’environnement (plus de télétravail), de comportements (distance, masques, lavage de mains, télétravail…) et le développement de nouvelles capacités (l’utilisation de certains outils collaboratifs, l’animation de conférences en ligne,…).

Ou cette crise aura-t-elle un impact plus profond qui impliquera un changement de type 2, touchant nos valeurs, l’ordre des priorités de vie, comme la santé avant le profit, la solidarité, le civisme, plutôt que l’individualisme, la consommation locale et durable plutôt que les multinationales… Comme un tri entre l’essentiel et le superflu (chacun le sien). Cette crise est-elle suffisamment profonde pour que nous nous redéfinissions, pour que nous élaborions une nouvelle vision du monde ?

« Je me demande si le monde sera différent après cette crise »

Une de mes amies proches me disait la semaine dernière « je me demande si le monde sera différent après cette crise ». Beaucoup l’espèrent, et moi aussi, bien sûr ! Mais c’est sans compter la résistance inhérente à tout changement (les mécanismes de rétroaction pour maintenir l’homéostasie). Alors que je suis plutôt optimiste de nature, je pense que les changements de type 2 à très grande échelle ne se produisent que quand il n’y a plus d’autres choix (révolutions, guerres,…). En sommes-nous là ? Je ne sais pas.

Dans cette crise chacun a fait avec ses ressources, avec qui il est. Pour certains la voie vers un changement de type 2 peut-être là, pour d’autres il n’y a eu qu’amorce de maturation et changement de type 1 (sans aucun jugement de valeur), et puis beaucoup d’entre nous ont été touchés économiquement. Je ne pense pas qu’on sorte totalement indemne d’un tel processus. Il y aura sans doute pas mal de tensions entre ceux qui souhaitent vivre autrement et ceux qui souhaitent revenir le plus vite possible à la situation d’avant la crise.

« Be the change you want to see in the world »

Quoiqu’il en soit, il y aura un changement d’équilibre, une évolution vers d’autres valeurs chez certains. Et étant donné que les changements collectifs se font par la tête ou par la marge, ne négligeons pas notre pouvoir individuel de citoyen et de consommateur.  Lorsque plus de 15 % d’une population change son comportement, elle peut influencer progressivement l’entièreté du système.

C’est donc le moment d’appliquer ce qu’a si bien dit Gandhi : « Be the change you want to see in the world » . The choice is yours !

 

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