Soyons heureux

En début d’année, les bonnes résolutions font légion. Ont-elles survécu aux deux premières semaines ? Et même si beaucoup s’accordent à reconnaitre Qu’elles sont plus anxiogènes que salutaires, nous n’en restons pas moins sous l’emprise de l’infernal diktat du bonheur.

Mais qu’est-ce que c’est « le bonheur » ?

De nombreux psychologues et philosophes se sont penchés sur ces questions.
Frédéric Lenoir dans son livre « Du bonheur » nous explique que le bonheur n’est pas une émotion passagère, mais un état qu’il faut envisager dans une certaine globalité et sur une certaine durée.
La seule manière de la mesurer serait de noter le bonheur sur une échelle de 0 à 10.
Il s’agirait donc d’une notion totalement subjective.

Dans la vaste étude menée récemment par un groupe de chercheurs « En faut-il peu pour être heureux ? », François Maniquet nous explique que le bonheur est une notion qui englobe bien d’autres critères que les revenus, la santé et le logement.
Bonne nouvelle, avec une moyenne de 7,5 sur 10, les habitants de notre petit pays sont plutôt bien placés sur le classement international.

Très simplement, être heureux signifierait « aimer la vie qu’on mène ». Encore faut-il être conscient qu’on est heureux !

“live the life you love, love the life you live” – Bob Marley

Être heureux serait aussi apprendre à choisir.

Pas seulement choisir les plaisirs instantanés, mais choisir sa voie, devenir acteur de sa vie et enfin choisir où l’on porte son attention.
Personnellement, j’utilise 3 dimensions pour guider mes choix :

  •  La notion de CONNEXION dans laquelle j’inclus l’amour, les amis, le lien, les rencontres que l’ on pourrait aussi appeler Amour avec un grand A.
  •  La seconde notion est la PROGRESSION au sens large, dans laquelle je place l’apprentissage, la curiosité, la découverte, l’idée de faire toujours de son mieux comme dans le quatrième accord toltèque.
  • Et enfin la troisième notion est la CONTRIBUTION. Elle englobe ma participation à quelque chose de plus vaste que son petit plaisir égoïste. Le sentiment d’avoir un impact, trouver du sens, … sont en effet des sources de satisfaction importantes.

Chacune de ces notions apporte directement ou indirectement de la reconnaissance.
D’après les transactionalistes, nous aurions un besoin vital de ce sentiment au même titre que notre corps a besoin d’eaux, d’oxygène et de nourriture pour vivre. La reconnaissance ferait tourner le moteur de notre énergie.

Le bonheur peut-il pour autant être un objectif ?

Certainement pas !
D’ailleurs, comment une dimension subjective peut-elle devenir un objectif ? À chacun de trouver ses petites sources de satisfaction, de porter son regard sur les petits cadeaux que la vie nous apporte.

Bien sûr, il y a un série de choses que nous pouvons faire qui nous permettraient d’accéder plus facilement au bonheur : Faire du sport régulièrement et libérer ainsi des endorphines, manger sainement, éviter l’alcool et toute autre forme d’addictions néfastes, dormir suffisamment, dans un lieu serein et silencieux, méditer quotidiennement, …  Tout est vrai et rien n’est suffisant !

Vouloir être heureux, quoi de plus naturel ?

Et en même temps, toutes ces injonctions à être heureux sont, par essence, paradoxales. La seule réflexion que cet article tend à vous apporter n’est pas une recette du bonheur, mais d’attirer votre attention sur la culpabilité que cet ordre impose insidieusement.
Soyez heureux, oui ! Autant que vous le pouvez, autant que vous le voulez.
Et si pour le moment, ce n’est pas le cas…, et bien CE N’EST PAS GRAVE.
Comme le dit Fabrice Midal dans son dernier livre : FOUTEZ-VOUS LA PAIX !

Cela ne signifie en rien que le « bonheur » ne vous touchera jamais. Cela ne veut pas dire que le « bonheur » n’existe pas. Ou pas pour vous. Non.
Je vous propose simplement d’être aussi bienveillant avec vous-même que vous le seriez avec un être cher. Chouchoutez-vous. Soyez bons avec vous-même.

Nous sommes tous des êtres faillibles et vulnérables.

Un sourire, le regard émerveillé d’un enfant, un moment de partage, …
Il est là tous les jours le bonheur. Et si, aujourd’hui, vous ne le voyez pas, ronchonnez donc, pleurez un bon coup, râlez et consolez-vous. Au bonheur, on n’y échappe pas !

Bonne et douce année à vous !

Pour aller plus loin :

  • Du bonheur, un voyage philosophique – Frédéric Lenoir – éditions poche
  • Qu’est ce qui nous rend vraiment heureux – Sonya Lyubomirsky – éditions Pocket
  • En faut-il peu pour être heureux?»  – François Maniquet  – éditions Anthemis
  • Foutez-vous la paix – Fabrice Midal – éditions Flammarion
  • … Et un peu près tous les livres qui traitent de près ou de loin du développement personnel